Le jardin actuel
Le jardin de Montriond
Le jardin botanique d'aujourd'hui n'est qu'une partie du projet de l'architecte Alphonse Laverrière. Initialement, la surface réservée s'étendait en effet au-delà du domaine actuel, en direction du levant. Il aurait présenté ainsi les trois principales expositions, si utiles aux jardiniers.
Le plan du futur jardin comprend des rocailles et un bassin dominé par un «rocher avec surplombs et cascade d'eau». Si le dessin est aisé, la réalisation l'est moins. Il faut trouver la matière première: les cailloux. Ceux-ci proviennent des pentes du Jura tout proche.
Le prélèvement n'est pas facile: le paysagiste Charles Lardet et le rocailleur Alfred Jordan ne veulent voir aucune marque d'outil, aucun éclat dû à un choc sur la roche. Celle-ci doit paraître naturelle et donner l'impression qu'elle est en place. Les ouvriers doivent travailler à mains nues ou entourer les outils de chiffons.
Plusieurs tonnes de pierres sont déplacées avec précautions. Une partie est utilisée pour structurer la rocaille consacrée aux plantes alpines. Les roches judicieusement placées délimitent de petits espaces dans lesquels un mélange de terre approprié permettra la culture des espèces. C'est là le savoir-faire du jardinier. L’ensemble est parcouru par de nombreux sentiers, cheminements et escaliers.
Le solde est consacré à la création du grand rocher, un des éléments les plus réussis du jardin de Montriond. Construit de toutes pièces avec des bancs calcaires du Jura, il donne l'image très réussie d'une falaise «naturelle».