Symétries botaniques
Festina lente. Hâte-toi lentement.
C’est par le prisme de cet adage latin que les artistes, Sandrine de Borman de Bruxelles et Patricia Laguerre de Lausanne, interrogent le végétal du Jardin botanique. Dans l’urgence d’une reconnexion au végétal, la démarche des deux artistes vous invite à observer lentement chaque plante. Une célébration de la vitalité poétique des plantes.
Vous découvrirez les photographies symétriques et oniriques de Patricia du végétal observé avec lenteur. Sandrine vous présentera ses créations tatakizomées, végétaux martelés dans un rythme méditatif dont les tanins et autres principes actifs de la plante laissent leur empreinte sur le tissu.
Une géométrie et deux gammes chromatiques qui se répondent malgré leur différence. Chaque création tatakizomée, chaque photographie, plonge le visiteur dans un monde imaginaire à partir de fragments de la réalité que les artistes mettent en valeur par leur agencement.
Ces symétries révèlent des figures, mythologiques, humaines, animalières, imaginaires. Elles sont des portes familières pour se connecter à l’altérité de la plante et nous donner l’élan de regarder le végétal de plus près, de le connaître mieux, et de le protéger.
Les créations symétriques requièrent notre œil conscient; elles nous invitent à réévaluer les perceptions de ce que nous voyons de chaque plante. Elles nous proposent de passer de l’autre côté du miroir, d’un univers à l’autre.
Pour mettre en avant la spécificité de leur travail, deux espaces distincts leur sont consacrés. Le couloir sert de passerelle reliant ces deux salles avec un face à face des photographies et des textiles tatakizomés, en miroir.
Les artistes vous partagent leur passion… Hâtez-vous de découvrir leurs univers artistiques et suspendez un moment le temps pour vous connecter au temps végétal. Festina lente...
Sandrine de Borman
Géopoète, plasticienne, vit à Bruxelles et crée de par le monde
La géopoète s’immerge dans des jardins botaniques et d’autres lieux naturels de par le monde, fascinée par chaque plante. La plasticienne crée alors des reliquaires d'instants d'émerveillement ou carnet de voyages botaniques, fruits de déambulations en nature sauvage ou en jardin botanique. Pour nous inviter à nous aussi observer et nous reconnecter au monde végétal.
Ses techniques originales d’impression révèlent les structures et les principes actifs des plantes, de manière écologique. Les créations présentées ici sont tatakizomées, du japonais tataku (frapper) et zomeru (teindre), martelées. Ces créations sont aussi liées à la rencontre de personnes, ici des jardiniers, et à l’histoire des lieux, par des clins d’œil aux collections du Jardin botanique de Lausanne
Plus d’infos : www.arsherbarium.com
Patricia Laguerre
Photoreporter et plasticienne, travaille et vit à Lausanne
Pendant 30 ans, Patricia Laguerre a réalisé des reportages pour la presse au Kurdistan iranien, en Mauritanie ou sur les sternes de Bretagne. Des rencontres dans une cinquantaine de pays dont certaines ont aussi fait l’objet de reportages radiophoniques. Dès 2012, elle expérimente la cyanotypie un procédé photographique du XIXe siècle qui invite à la lenteur, lenteur qu’elle retrouve dans l’écriture des haïkus. Le soleil, elle l’attend pour exposer les anthotypes, un autre procédé sans appareil photo, utilisant des jus de plantes. Elle apprécie le côté tactile des papiers et crée des empreintes d’encre de végétaux. En 2020, elle poursuit l’observation des détails de son environnement quotidien, dont le Jardin botanique lausannois où elle photographie des végétaux, créant un effet miroir entre réalité et fiction.