Les créateurs du jardin
Charles Lardet
Elève de l'Ecole d'horticulture de Châtelaine (Genève) de 1906 à 1909, Charles Lardet fit de nombreux stages de formation en Suisse et à l'étranger. Entre autres, il se rendit par deux fois, en 1913 et de 1915 à 1921, à Tours et à Pau, chez le grand paysagiste français Louis Decorges. Il fit encore quelques nouvelles périodes de perfectionnement, puis s'établit à Chailly sur Lausanne comme horticulteur et architecte-paysagiste. Il devint rapidement une figure importante dans ce domaine en Suisse romande. Ses pairs l'appelaient «le botaniste» eu égard à ses connaissances dans le domaine et à l'enthousiasme qu'il mettait à acclimater des espèces récoltées au cours de nombreux voyages dans les principales montagnes d'Europe, et réputées difficiles à cultiver. Charles Lardet a donné de nombreuses plantes peu communes au Jardin botanique, mais c'est notamment comme réalisateur des rocailles que son nom lui reste attaché.
Florian Cosandey
D'abord ingénieur-constructeur, Florian Cosandey obtint ensuite une licence en sciences naturelles. Après son doctorat sur les Desmidiacées –des algues microscopiques–, commencé en compagnie de Charles Meylan à Sainte-Croix, il fut nommé à l'Université où il succéda à Ernest Wilczek en 1936 comme directeur de l'Institut de botanique. Il fut doyen de la Faculté des sciences de 1940 à 1944, et recteur de l'Université de 1948 à 1950. Il fit plusieurs travaux qui l'amenèrent à étudier l'hydrobiologie de divers lacs, dont celui de Bret, ainsi que les micro-organismes (algues et pollens fossiles) de la tourbière des Tenasses sur Vevey. Il fut en quelque sorte l'instigateur de la paléobotanique à Lausanne. Mais c'est surtout comme responsable du déménagement du Jardin botanique de Couvaloup à Montriond que Florian Cosandey est connu.
Alphonse Laverrière
D'origine française, né à Carouge (GE), Alphonse Laverrière obtint la nationalité suisse en 1911. Il fréquenta l'Ecole des Beaux-Arts de Genève, puis celle de Paris, dont il sortit diplômé en 1901. De retour en Suisse, il conçut le Mur de la Réformation à Genève, et réalisa, avec Eugène Monod ou d'autres, de nombreux ouvrages à Lausanne (Pont Chauderon, Gare, Tour Bel-Air, Tribunal fédéral, Hôtel de la Paix, Librairie Payot, etc.). Il conçut aussi le cimetière du Bois-de-Vaux, qui se réalisa par étapes de 1922 à 1951. On retrouve d'ailleurs au Jardin botanique le même vocabulaire architectural. . A côté de son travail de praticien, Laverrière enseigna, dès 1915, à l’Ecole cantonale de dessin, qu'il dirigea de 1935 à 1945. C'est au cours de cette période que l'école, et surtout la section des arts décoratifs, prit un essor remarquable. Il enseigna aussi à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.