Hic Flora recludit opes
Mosaïque de Marcel Poncet (1894-1953)
C’est ici que la déesse Flore conserve ses trésors
Une petite partie du budget d'une nouvelle construction est traditionnellement consacrée à la réalisation d'une œuvre d'art. C'est le cas, en 1946, pour le jardin botanique de Montriond.
«… un tableau de Poncet, qu’il s’agisse d’un personnage, saisi dans toute son humanité, tel un héros de Balzac, ou de fleurs assemblées dans un verre, c’est un monde nouveau qui vous apparaît, au-delà des rides d’un visage, ou de la carnation vive des pétales. Oui, Poncet nous introduit dans un espace poétique, mais, il faut l’ajouter, toujours, et seulement, par les moyens propres à son art.
Humble devant les splendeurs de la création, quelle que soit l’apparence qu’elle revêtent, il ne se propose que de peindre le réel, mais à ce réel, Poncet restitue sa fraîcheur, sa pureté originelle.
Qualité rare, la grandeur apparaît, comme fatalement, dans tout ce qu’il crée. N’est-ce pas une déesse, vraiment, qui vient d’entrer dans ce pavillon du Jardin botanique de Montriond ? La noblesse de son port, la beauté sereine des ses mouvements, auxquels l’artiste a su donner tant d’intensité expressive, par l’opposition des tons chauds et froids, par la disposition des joints accentuant le rythme des formes, révèlent mieux que ses attributs mêmes la présence de Flore. Mosaïque, en son cadre de grès, combien vivante ! Qu’un rideau de jasmin, plus tard, tamise la lumière et, de ce pavillon fasse un vrai reposoir, et le sourire de Flore à tous dispensera sa paix et sa joie, au seuil d’un jardin si digne de son auguste protection.»
Edmond Henri Crisinel, journaliste, le 27.III.46
Texte figurant dans le livre d’or de l’inauguration du Jardin de Montriond
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